Assez rare, l’Agrion de Mercure avait fait l'objet de prospections spécifiques en 2005. Trois noyaux de population avaient été repérés : le Sud de l'Oise (vallée de la Thève et Vexin), les marais de la Souche (est de Laon) et de la vallée de la Bresle (limite ouest de la Somme, au contact de la Seine-Maritime). Depuis, d’autres populations ont été découvertes en vallée de la Somme (Eaucourt sur Somme, Mareuil-Caubert) et de l’Avre (Dommartin).
Ce petit agrion se rencontre sur les végétaux au bord de l’eau, mais il peut être facilement confondu avec d’autres espèces et un examen attentif des individus est nécessaire.
Cette espèce se reproduit dans les eaux courantes claires et bien oxygénées avec une végétation hygrophile abondante.
Ses habitats typiques sont les petites rivières, les ruisseaux, les rigoles, les fossés, les suintements et les fontaines, généralement bien ensoleillés.
Les adultes restent à proximité des lieux de reproduction. La femelle, tenue par le mâle (tandem) pond dans la partie immergée des plantes aquatiques.
Les larves passent tout l’hiver dans l’eau avant d’émerger
Les adultes volent de la mi-mai à la mi-août avec un pic en juin juillet.
Cette espèce à forte valeur patrimoniale est inscrite en liste rouge, dans le plan d'action régional Odonates. Elle est protégée au plan national et européen.
Coenagrion mercuriale, est très sensible aux perturbations de son habitat : le curage, la canalisation et la pollution des petits cours d'eau, l'assèchement des fossés et les opérations de drainage ou de captage des sources ainsi que l'abaissement des nappes phréatiques provoqué par les pratiques agricoles, le boisement spontané, l'urbanisation sont autant de menaces sur les populations.
Point positif : Plusieurs sites sont gérés par le Conservatoire des Espaces Naturels de Picardie et l’espèce est incluse dans le périmètre Natura 2000 de la ZSC "vallée de la Thève" et de celle "Marais de la Souche" ce qui lui permet d'être prise en compte comme un enjeu prioritaire de ces documents d'objectifs.
L'espèce semble sujette à de fortes fluctuations interannuelles, mais l’absence d’actualisation des données sur certains secteurs illustre un déclin des effectifs.
La détermination des mâles est moins délicate que pour les femelles ; aussi, il est toujours intéressant de trouver des mâles pour confirmer l’identification des femelles.
Chez les mâles, bleus et noirs, le dessin typique du deuxième segment de l’abdomen évoque le symbole du Dieu Mercure : il est en forme de « tête de taureau ». La femelle est verdâtre avec la face dorsale de l’abdomen noire. Le ptérostigma (tache sur l’aile) est en forme de losange et noirâtre au centre.
Cette petite espèce est proche d'autres agrions et la confusion est possible avec les mâles de l’
Agrion mignon (Coenagrion scitulum) mais les dessins sur l'abdomen sont caractéristiques de chaque espèce.
Agrion fonscolombii Rambur, 1842
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Agrion mercuriale Charpentier, 1840
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