En raison de la complexité d'identification et de l'incertitude sur la détermination liée à la pollution génétique (hybridation) forte au sein du complexe des Grenouilles vertes, la souche "pure Grenouille de Lessona" est devenue difficile à repérer. La
Grenouille rieuse (introduite par l'homme en Picardie) s'est accouplée avec la Grenouille de Lessona. Cela a donné des hybrides : les
Grenouilles vertes (
P. kl. esculentus) qui sont fécondes. Elles s'accouplent toutes entre elles, ce qui provoque un important mélange des gènes.
La souche pure "Grenouille de Lessona" est donc devenue difficile à repérer. Les mentions de l'espèce sont rares. Elles concernent notamment l'Amiénois, le littoral picard, la Brie et la Thiérache, mais il faut considérer que le niveau de connaissance de l'espèce est mauvais.
Il s'agit de la plus terrestre des espèces du complexe des Grenouilles vertes. Elle fréquente une large gamme d'habitats aquatiques, même si son amplitude écologique semble plus faible que celle de la
Grenouille verte (
Pelophylax kl. esculentus). Elle semble moins héliophile (moins attirée par les endroits ensoleillés) que les autres espèces du complexe.
En dehors de la période de reproduction, elle fréquente les prairies et boisements.
Ses habitats hivernaux sont souvent terrestres, mais elle peut aussi hiberner dans la vase au fond de l'eau.
La reproduction a lieu entre avril et juin, et cette grenouille peut rester en phase aquatique jusqu'à la fin de l'été.
L'hivernage a lieu de novembre à mars.
Malgré le manque de connaissances sur l'espèce, elle semble subir un léger déclin de ses populations. Comme la plupart des autres amphibiens, elle est très sensible à la destruction de ses habitats (développement des zones cultivées, baisse de la qualité et des niveaux d'eau), ainsi qu'à leur fragmentation (urbanisation, routes, canaux), aux pesticides et à la circulation routière.
La détermination des Grenouilles vertes est très complexe du fait de l'hétérogénéité au sein d’un même taxon, de la similitude entre
P.lessonae et
P. kl. esculentus (hybride = klepton issu du croisement entre les 2 espèces vraies G de Lessona et
G rieuse), et de variations intra-individuelles saisonnières chez ces trois "espèces".
L’identification sur le terrain est parfois impossible et il est alors préférable de limiter la détermination au niveau du genre (
Pelophylax sp.).
Cependant, dans certaines circonstances, on peut tenter de déterminer les espèces en utilisant des critères bioacoustiques et/ou morphologiques. C'est notamment durant la période de reproduction qu'il est plus aisé de différencier
P.ridibundus du couple
P.lessonae/kl. esculentus. La distinction entre
Pelophylax lessonae et
P. kl. esculentus est, quant à elle, très délicate et nécessite le plus souvent d'écouter le chant d'appel du mâle ou d'avoir les animaux en main afin d’analyser un faisceau de critères précis. Néanmoins, il ne faut pas hésiter à s'en tenir au couple
P. lessonae/kl. esculentus. En effet, même lors d'analyses d'ADN, il est délicat de séparer les deux taxons.
En général, il s'agit d'une "Grenouille verte" de petite taille qui peut atteindre au maximum 9 cm ; mais les mâles dépassent rarement 5-6 cm.
Le museau est pointu, les pattes courtes. Ses sacs vocaux sont blanchâtres, et le tubercule métatarsien est grand (2/3 de la longueur du premier orteil), saillant (forme de demi-lune) et dur. Les pelotes copulatrices sont de couleur rose clair et l'iris est jaune d'or. Son chant est plus précoce que celui de la Grenouille verte (avril). Il forme une trille assez monotone. Les notes ne peuvent pas être distinguées.
Rana bosci Bory de Saint-Vincent , 1828
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Rana esculenta var. lessonae Camerano, 1882
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Rana lessonae Camerano, 1882
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Rana lessonae pannonica Karaman, 1948
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Rana maritima Risso, 1827