Rare en Picardie, il est aujourd'hui uniquement présent dans le sud de l'Aisne (Brie et Tardenois).
Au début du XXème siècle, il était cité sporadiquement dans le reste de l'Aisne (Thiérache, Marlois, Laonnais), ainsi que dans la Somme (une donnée à l'est du département).
Dans l'Aisne, il occupe les petits points d'eau forestiers souvent peu étendus, peu profonds et temporaires (ornières, mares, fossés, abreuvoirs...) et des mares prairiales peu éloignées des bois.
Il s'agit de l'amphibien dont le pic d'activité est le plus tardif. La reproduction s'étend essentiellement de mai à juillet mais la plupart des observations a lieu en juin-juillet.
L'espèce subit un fort déclin sur l'ensemble du territoire national et est en danger d'extinction en Picardie.
Comme la plupart des autres amphibiens, il est très sensible à la destruction de ses habitats (développement des zones cultivées, remblaiement des ornières forestières...), ainsi qu'à leur fragmentation (urbanisation, routes, canaux), mais potentiellement aussi à d'autres facteurs comme les épisodes de sécheresse (assèchement des zones de reproduction).
C'est une espèce citée dans l'Annexe II de la Directive Habitats. Pour sa préservation, il est important de privilégier un maillage dense de points d'eau.
Ce petit anoure mesure en général moins de 5 cm.
Sa pupille a une forme particulière, en triangle, en Y, voire en cœur. Il passe souvent inaperçu avec son dos granuleux et marron grisâtre, sauf il est observé dans une posture typique, étendu avec les pattes écartées à la surface de l'eau, montrant son ventre bigarré de jaune et de noir.
Son chant, plaintif, est émis à faible volume sonore.
Rana variegata Linnaeus, 1758