Bien présent sur l'ensemble du littoral, notamment à marée basse sur ses zones de repos. On le trouve surtout dans les estuaires picards (baies de Canche, d'Authie et de Somme), mais des individus isolés, en phase de repos, peuvent être observés ponctuellement sur les plages de la région. A marée haute, cette espèce se retrouve dans l'eau et peut aisément rejoindre la Normandie ou le Nord de la région.
A marée haute, les phoques restent dans l'estuaire ou se déplacent dans la Manche pour se disperser, se reposer et se nourrir. A marée basse, ils profitent des bancs de sables découverts (notamment dans les estuaires) pour aller s'y reposer durant toute la marée. Ce repos leur est vital pour mener à bien leur cycle de vie, notamment en période de reproduction et de mue.
Présent toute l'année, leur nombre est plus important en été, puisqu'ils utilisent les bancs de sable découverts à marée basse pour mettre bas, allaiter et se reposer durant cette période cruciale de leur cycle de vie.
Bien présente au XIXe siècle, l'espèce a ensuite fortement régressée suite à une forte pression anthropique (chasse intensive de loisirs, pêche et développement de la navigation dans l'estuaire). Seuls quelques individus étaient encore présents ponctuellement sur la première moitié du XXe siècle.
Après la mise en place de plusieurs lois de protection (ex. : interdiction de la chasse en 1961 et statut d'espèce protégée en 1995), un retour naturel d'individus en baie de Somme, venant des colonies européennes voisines, a permis de restructurer peu à peu une colonie à partir du milieu des années 70. Considérée comme reproductrice depuis 1992, la colonie se porte aujourd'hui bien, avec une moyenne annuelle comprise entre 400 et 450 individus en baie de Somme.
Malgré une population en apparente bonne santé, elle reste fragile du fait de la pression anthropique sur les colonies, et les dérangements qui y sont liés (thématique abordée en 2022 lors du
séminaire du Réseau National Echouage). En période de reproduction, ils peuvent d'ailleurs conduire à une séparation mère / jeune, pouvant diminuer le taux de survie des nouveaux-nés. De ce fait, l'espèce est classée comme
vulnérable (VU) sur la liste rouge régionale. D'autres menaces peuvent également les affecter, comme la pollution physique (dont les filets fantômes) et chimique. De plus, le dérèglement climatique pourra, à terme, potentiellement entraîné des conséquences sur le mode de vie de ces espèces marines.
Pour pallier à ces menaces, Picardie Nature agit depuis 1986 pour leur protection. Certaines actions sont saisonnières, telles que les
surveillances estivales ou hivernales, et d'autres sont annuelles, comme la sensibilisation du grand public, des scolaires et des acteurs locaux (ex. : au sujet des
jeunes phoques veaux-marins ) pour permettre la cohabitation entre les activités humaines et ces mammifères marins en baie.
La confusion peut être possible avec le
Phoque gris. Cependant le Phoque veau-marin a la tête plus ronde, un décrochement front-museau et des narines en forme de V. Il est également plus petit que le Phoque gris.
Son pelage peut varier du beige au gris foncé et peut être ponctué de spots foncés et d'anneaux clairs. On peut aussi reconnaître cette espèce à la disposition des individus sur les reposoirs : aléatoirement sans distinction d'un lien social autre qu'entre la mère et son jeune.
Phoca canina
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Phoca linnaei
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Phoca littorea
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Phoca scopulicola
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Phoca thienemanni
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Phoca variegata
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